mardi 8 juillet 2008

Avoir 20 ans au Japon ...

Des fois, je choisi un thème au hasard, et je le tape dans google ... Voilà tout ce que j'ai trouvé sur celui d'aujourd'hui. Biz


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Reportage vidéo sur la jeunesse japonaise :


Avoir 20 ans au Japon partie 1
envoyé par andre1980




Avoir 20 ans au Japon partie 2
envoyé par andre1980




Avoir 20 ans au Japon partie 3
envoyé par andre1980

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Rq : Cet article est tiré du magazine Phosphore n°240, du mois de Juin 2001, pages 70-71, rubrique Ailleurs s’intitule Avoir 20 ans au Japon. Cet article a été recopié tel quel, afin d’apporter à la fois une vision de la jeunesse au Japon à travers le témoignage recueilli dans cet article et une des visions sur la manière dont le Japon - ici sa jeunesse - est perçu dans la presse française. Avoir 20 ans au Japon :

Elle trouve les jeunes très futiles. Et les vieux coincés. Dans un pays qui en tolère guère les esprits libres. Satomi revendique sa différence.

"Je me pose des questions sur le sens de la vie. Ce n’est pas courant au Japon. Alors j’ai beaucoup de mal à m’entendre avec les autres." Satomi Hada, qui a tout juste 20 ans, ne ressemble pas aux Japonaises de son âge.

Au lieu de se passionner pour les dernières tendances de la mode nipponne, de se teindre les cheveux couleur thé - le look chapastu est omniprésent - de se bronzer aux U.V., de marcher à vingt centimètres du sol avec des semelles compensées, elle arbore un jean ou une robe noire, telle une élégante européenne. Et surtout, elle se demande tout bonnement comment il est possible de transformer le système éducatif de son pays.

Elle y songe en sirotant un café glacé à une table du Café Crié (au Japon, les noms français sont à la mode), face à l’université de Sophia, où elle suit des études de français. " J’ai vu à la télé un documentaire sur les lycées à l’étranger. Les professeurs cherchent à mettre en valeur l’originalité des enfants. Ici, les profs attendent des élèves une réaction unique, stéréotypée " déplore la jeune japonaise.

Plutôt que de composer des dissertations, les élèves répondent le plus souvent à de s QCM. L’expression personnelle n’a pas de place. " Le clou qui dépasse, on lui tape dessus ", dit un proverbe nippon. Être différente, non conventionnelle, Satomi en a souffert dès l’école primaire. Sans aller jusqu’à l’ijime - les violences infligées par les garçons à une tête de turc, qui poussent certains enfants au suicide-, les autres filles lui faisaient subir un traitement presque aussi cruel : l’indifférence, la mise à l’écart du groupe.

Son caractère, Satomi le doit en grande partie à sa mère. " Comme hôtesse de l’air, elle voyageait beaucoup et m’emmenait parfois avec elle pour me faire découvrir d’autres manières de vivre et de penser, avec une ouverture d’esprit maximale. Si j’ai choisi d’étudier le français, c’est parce que la France est pour moi le symbole de la liberté de pensée " dit-elle... en anglais, la langue qu’elle maîtrise mieux pour l’instant.

Pour s’offrir deux voyages à l’étranger par an, elle a, comme la plupart des jeunes Japonais, un arbeito (de l’allemand arbeit, travail, qui signifie emploi à mi-temps). Quatre soirs par semaine, elle se transforme en bunny girl (serveuse en maillot avec oreilles et queue de lapin) dans un resto pour hommes d’affaires. " Je sers les boissons mais ce n’est pas un job d’hôtesse, assure-t-elle. Nous n’avons pas le droit de parler plus de cinq minutes avec les clients. "

Pour le reste, Satomi compte sur sa famille, qui débourse quelques 800 000 yens par an (environ 50 000F) pour ses études dans cette université privée très cotée. Sans chercher à devenir une " célibataires parasite ", comme les milliers de Japonais qui n’arrivent pas à quitter leurs parents même après 30 ans, elle vivra chez eux encore un certain temps.

D’autant que la famille vient déménager. La nouvelle maison a coûté plusieurs millions de francs. Le père s’est endetté pour le restant de ses jours. Adieu le vieil appartement de 54m2 pour cinq, où elle dormait avec sa mère et son petit frère de cinq ans pendant que le père dormait dans l’autre chambre, avec sa belle-mère. " On les a mis ensemble parce qu’ils ronflent tous les deux. "

La nouvelle maison, dans le sud-ouest de Tokyo, offre 150 m2 habitables, avec quatre chambres. Cependant la mère continuera de dormir avec le petit dernier, une habitude fréquente au Japon.

Comme dans beaucoup de familles où l’ancienne génération ne comprend pas bien la nouvelle, le père n’a plus guère son mot à dire. Satomi refuse tout net l’idée de lui succéder à la tête de son entreprise de pièces détachées. " Je n’imagine pas de l’avoir comme supérieur hiérarchique ", lance-t-elle.

Et s’il rêve d’un gendre japonais classique, c’est également raté. " Les garçons japonais veulent rester des mâles dominants. Leur conversation est mortelle. Ils ne regardent pas au-delà de trois jours. S’interroger sur le sens de la vie leur paraît des muda no hanashi, des histoires inutiles ", dit Satomi. Les filles ne lui semblent pas plus intéressantes. " Elles passent leur temps à se téléphoner sur leurs portables, pour oublier leur solitude et se donner l’illusion d’avoir beaucoup d’amis ".

Partout, dans la rue, dans le train, les jeunes filles tapotent sur le clavier argenté pour s’envoyer des mails ou papoter des heures. " Moi, je n’ai pas de portable, raconte Satomi, consciente d’être une exception au Japon. Je veux préserver mon intimité. " Faute de Japonais à son goût, elle cherche ses amis ailleurs. Son boyfriend est un jeune diplomate d’Azerbaïdjan. Un choix audacieux dans un pays où, en dehors de Tokyo, les étrangers sont encore souvent regardés comme des bêtes curieuses. " Parfois, j’ai l’impression que je demande trop, que je suis trop ambitieuse, dit-elle. Mais je veux vivre sans frontière, ne regarder que le meilleur de chaque culture ".

Note de Genma :Cet article nous dresse un portrait assez négatif de la jeunesse japonaise. Et pourtant, il est réaliste. Peut-être n’est il pas totalement objectif, car la personne interviewée parle d’elle-même, mais il semble que rien ne soit exagéré et que tout ce qui est évoqué ici soit bien réelle.On retrouve ici la notion d’exclusion d’un groupe, si on ne s’y conforme pas. Peu à peu, la jeunesse japonaise " se libère ", rejetant cet appartenance " forcé " à un groupe, pour mieux s’affirmer soi-même. Les mentalités, la société japonaise évolue. Mais il reste encore beaucoup de choses à changer.

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Extrait du livre de Xavi Etchevery "avoir 20 ans au Japon" :



1 commentaire:

une Japonaise a dit…

Cet article du Phosphore ennuie beaucoup de Japonaises.

Veuillez-eliminer cet article.

Je fais confiance sur votre conscience.