jeudi 6 novembre 2008

Fourchette et sac à dos ...

Dimanche dernier j'étais en mode larve. J'ai bloqué la télé toute la journée ... je sais que ça craint! Mais, dans le méli mélo de soap et téléfilm en 12 parties, je suis tombée sur Fourchette et sac à dos. Et c'est sur quelle chaîne d'après vous? et oui, France 5! encore. Pratiquement tous les reportages sur le Japon viennent de France 5. Mais tant mieux, moi j'aime France 5, c'est tout pleins d'émissions fun et intelligentes!

Enfin bref, ceci n'est pas un post sur France 5 (des fois que vous n'ayez pas bien compris de quelle chaîne je cause!) mais sur Fourchette et sac à dos; donc revenons à nos moutons!

J'ai trouvé le reportage très sympa même si ça montre les japonais sous un aspect vraiment très rigoureux; surtout quand Julie ANDRIEU va à l'hôtel. Enfin, ... je vous laisse vous faire votre propre opinion.

biz


Synopsis :

Présenté par Julie Andrieu, ce rendez-vous est l'occasion de partir en voyage à la découverte d'un pays, de son histoire et des habitudes alimentaires de ses populations. A chaque épisode, la critique gastronomique dépose ses valises quelques jours chez une famille typique du pays et vit au coeur des traditions culinaires ! Une odyssée gourmande faite de surprises, de rencontres, d'anecdotes et de recettes...


Episode 4 - destination Japon :

Il faut une certaine acclimatation aux bonnes manières pour savoir apprécier la cuisine japonaise : ne pas marcher sur le tatami, enlever ses chaussures, ne pas planter ses baguettes dans le bol de riz. Et encore s'il n'y avait que ça !!! Effectivement, l'art culinaire nippon montre une telle diversité et complexité, entre un couteau spécifique pour chaque poisson et le wasabi. La preuve en images en compagnie de Julie...





Les traditions culinaires :
Manger pour les japonais n'est pas une nécessité mais un art où la tradition, la religion, l'histoire sont aussi importants que le mets lui-même. C'est toute la poésie du Japon qui s'exprime dans leurs préparations culinaires. Contrairement aux coutumes occidentales qui tentent de mélanger les saveurs, les assiettes sont constituées de différents aliments qui doivent chacun posséder son individualité de goût et d'apparence.
Cérémonie du thé qui remonte au 13ème siècle, bœuf de Kobé massé quotidiennement à la bière, art du sushi et du sashimi, secrets des algues de l’île d’Okinawa qui abrite le plus de centenaires au monde… Mais parcourir ce pays c’est aussi découvrir un paysage au mille facettes, inattendues, surprenantes. Car le Japon, loin des clichés des mégalopoles aux enseignes flashies, c’est surtout des paysages épris de zénitude, de forêts luxuriantes, de régions recouvertes de mangrove, de volcans, de montagnes à près de 3 800 mètres d’altitude, de plages…
Le Japon c’est aussi le cerisier dont la fleur blanche est le symbole de la délicatesse et de la poésie du pays. Sa vénération remonte aux temps ancestraux. L’on disait autrefois que la vie d’un samouraï était aussi éphémère que la floraison d’un cerisier… Floraison qui est attendue impatiemment chaque année par les japonais. Tous les arbres fleurissent en même temps, mais pas plus que quelques jours…
Le Japon est un pays riche en contrastes, comme sa cuisine. L’esthétique japonaise en matière culinaire peut être décrite en termes artistiques. La cuisine peut être comparée aux fameux ukiyo-e, les peintures sur panneaux de bois dont la beauté repose sur la simplicité et une grande économie de traits. C’est ce minimalisme qui est imprimé dans toute la cuisine japonaise.
L'action de manger au Japon n'est pas un simple geste pour se nourrir mais il fait partie intrinsèque de la culture nippone. Le mode de préparation, de cuisson et de consommation est un art où l'esthétique, la tradition, la religion et l'histoire sont aussi importants, sinon davantage, que le mets lui-même. Contrairement aux coutumes occidentales qui tentent de mélanger les saveurs, les assiettes sont constituées de différents aliments qui doivent chacun posséder son individualité de goût et d'apparence.
Le poisson et autres produits de mer jouent un rôle primordial dans l'alimentation quotidienne et, à Tokyo au marché d'Ameyoko près du parc d'Ueno, au marché central de Tsukiji, les étals regorgent de bonites pétrifiées, de petits poissons confits, d'algues, de coquillages, etc. Il faut assister à la vente aux enchères des thons aux petites heures de l'aurore.
Le Japon se serait pas le Japon sans le gohan qui signifie à la fois repas et riz et est présent du petit déjeuner au dîner Les portions sont toujours minuscules et on préfère multiplier ainsi les saveurs comme si chaque repas était un échantillonnage pour dégustation. Ici, on ne recherche pas les produits exotiques ou hors saison car chaque saison apporte ses spécialités.
La tradition culinaire japonaise remonte loin dans le temps. Entre le VIe et le VIIIe siècle de notre ère, le Japon a largement été influencé par ses relations étroites avec la Chine alors qu'on importait le thé vert et les haricots de soya. La cuisine chinoise, beaucoup plus complexe et plus sophistiquée était régie par le bouddhisme, une religion axée sur la valorisation et le respect de toute forme de vie - la viande était bannie de l'alimentation quotidienne car portait atteinte à la vie animale. Toute cette philosophie a signé le menu traditionnel. Cette influence prit fin au milieu du IXe siècle avec l'effondrement de la dynastie T'ang. Puis vint l'âge d'or du Japon, appelé l'âge Heian du nom de Heian-Kyo, l'ancienne capitale du Japon (maintenant Kyoto). Pendant 400 ans, la vie sociale et l'art en général furent à leur apogée. On élabora un code de l'étiquette et, si la table était encore frugale, la disposition des plats et des aliments entra dans la révolution de l'art et de l'esthétisme visuel. Plus tard, l'époque des samouraïs introduisit l'élégance et l'art de manger devint un art, un raffinement et une cérémonie.
Les premiers contacts avec le monde occidental ne se firent pas sans heurts, peuple barbare selon eux et, pour leur faire plaisir, ils créèrent au milieu du XVIe siècle le tempura, s'inspirant des mets frits portugais et adaptant ce principe avec un art consommé et une légèreté de texture et de goût qui allait bien au-delà de la version originale. Ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle, après une longue fréquentation du monde en général, que la cuisine japonaise abandonna la diète végétarienne.
Au Japon, un repas est plus que le simple acte de se nourrir : c’est un rite familial qu’il importe d’observer dans les plus petits détails afin de se sentir en accord avec soi-même et avec la nature. Etiquette quotidienne que celle du repas, savamment entretenue et transmise par les femmes. Aussi ne mange t-on pas n’importe quoi n’importe comment. Si chaque saison apporte avec elle ses denrées spécifiques, chaque occasion de repas commande la confection et la dégustation de mets particuliers. Les plats japonais sont généralement préparés de telle sorte que leur agencement soit d’abord un plaisir pour les yeux. Les mets sont le plus souvent composés de légumes et de produits de la mer. Un menu ordinaire comprend généralement de trois à cinq plats en dehors du bol de riz, de la soupe et de quelques condiments tels que légumes en saumure. Tous les plats sont servis en même temps sur la table et non pas les uns après les autres. Traditionnellement, ils sont artistiquement disposés sur un plateau de bois laqué, sans nappe hormis un petit mouchoir de papier. Chaque convive a devant lui son plateau particulier.
Les différents repas :
La journée est rythmée par trois repas (meshi), le petit déjeuner, le déjeuner et le dîner. Le petit déjeuner se compose d’un bol de riz blanc ou avec un léger accompagnement et d’une soupe de "miso". Le déjeuner est un repas rapide, souvent préparé à l’avance ou acheté dans des petites supérettes pris le plus souvent au travail ou à l’école. Le dîner qui respecte plus la tradition, est composé de plusieurs plats chauds et froids servis en même temps. Les jeunes salariés japonais qui ont des horaires particulièrement flexibles ne respectent pas le processus traditionnel des repas et dînent à des horaires souvent décalés des plats préparés qu’ils emportent dans des boîtes nommées "bentô".
Ce qu'il ne faut pas faire :
- Les serviettes humidifiées "oshibori" présentées en début de repas ne servent pas de serviettes de toilette (ne pas la passer dans le cou ou sur le visage).
- Lorsque avec vos baguettes vous touchez un aliment dans un plat commun vous devez nécessairement prendre cet aliment. Vous ne pouvez non plus pousser un objet avec vos baguettes
Les produits :
L’archipel a appris à vivre en autarcie, la terre fournissant le riz et la mer, le poisson. La mer est l’objet d’une sollicitude particulière de la part des Japonais qui en tirent nombre de protéines indispensable sous forme de poisson et d’algues. Ils cultivent ces dernières comme on le ferait du riz et vont aux confins des courants froids qui descendent des mers septentrionales, là où s’accumule le plancton qui attire les bancs de poisson, pour y faire des pêches miraculeuses. Un japonais consomme plus de 70 kg de produits de la mer par an, contre environ 25 kg par français. Le poisson est si important pour les japonais qu’ils ont toujours cherché à attirer la bienveillance des esprits de la mer par des prières et des cérémonies. Jusque dans les années 1930 on célébrait dans la baie de Tokyo un office bouddhiste pour consoler les esprits de la perte des poissons qui avaient été pêchés pour nourrir la nation. Aujourd’hui encore, l’on peut voir, près du marché Tsukiji à Tokyo, des pêcheurs priant dans des petits temples pour s’assurer une bonne pêche.